28/09/2009 09:44

Yvonne Dolan à Nantes

 La thérapie brève solutionniste (ou centrée sur les solutions)

Comme son nom l'indique, cette thérapie va s'attacher non aux "problèmes" du patient (ou "client") mais axer sur ses forces, ses ressources, afin qu'il bâtisse lui-même des solutions de vie. Un brillant atelier avec Yvonne Dolan, qui nous parle (en anglais) de cette approche, de ses amis et mentors Insoo Kim Berg et Steve de Shazer, fondateurs du modèle, et des liens avec l'hypnose "ericksonienne" (objet d'une prochaine note).

Voir la vidéo (9')www.youtube.com/watch?v=cXqaiucDF78

Pour les non-anglicistes que ça intéresse, le texte du petit film fait par votre serviteur : 

 

 KLB : Dites-moi, Yvonne,  comment ça se passe, ces ateliers et conférences dans toute l'Europe? Sur une échelle de 0 à 10, quel degré de plaisir en

retirez-vous ?

 

YD: Je pense... quelque part entre 9,5 et 10. Je pense être une femme très chanceuse !

 

KLB : Qu'est-ce que vous trouvez de si intéressant à transmettre toutes ces choses sur les thérapies solutionnistes ?

 

YD: Je pense que j'apprends autant que j'enseigne et... les gens ont des

réponses très différentes à propos de ce qui marche et… ce qui fonctionne avec

leurs clients peut être très très différent  de ce qui marche avec ceux d'un

d'autre. Je perçois là une constellation s'accroissant constamment, s'enrichissant de nouvelles façons de considérer les solutions.

Je reçois cela comme un don, un cadeau, je me sens très chanceuse !

 

KLB : Donc, ce qui marche serait la base de la thérapie solutionniste, c'est ça ?

 

YD: Je pense que ce qui marche est de toujours partir des compétences

que le client possède déjà et ensuite , essayer de créer un espace où il

peut formuler ce qu'il veut, ce qu'il espère ou ce qu'il souhaite qui se

produise. 

Et ensuite, ce n'est pas toujours facile, mais dès qu'on a créé un contexte propice à

leur expression, souvent, ils se le disent à eux-mêmes, et parfois pour la

première fois...

Une fois qu'on a fait ça, on commence à rechercher avec eux à travers leur vie, une sorte de passage en revue de leur existence, des moments de leur vie

où ils ont expérimenté, ne serait-ce que partiellement, une petite partie de ces espoirs, ces rêves ou ces désirs, on recherche également  certaines capacités qu'ils possèdent déjà, des expériences d'apprentissage qu'ils ont déjà vécues ... et nous les invitons à se les réapproprier et à les utiliser.

Ce n'est pas un travail facile mais c'est souvent un travail qui apporte de la joie...

 

YVONNE A PROPOS D'INSOO KIM BERG

 

Je dirais qu'Insoo Kim Berg avait une façon de poser les questions de sorte

que

le client comprenait clairement qu'elle souhaitait en entendre la réponse.

Elle était très bonne dans la congruente, en parlant d'une façon qui ne

laissait  aucun doute sur le fait qu'à ce moment précis, toute son attention

était concentrée sur le client ...

Elle avait une énorme capacité de congruence avec le client.

Elle souhaitait aussi profondément, véritablement, le bien des gens, le

meilleur pour eux, et son langage non-verbal était en adéquation.

Délibérément, elle adoptait une posture de non-savoir, c'est-à-dire qu' elle posait toujours ses questions de façon très respectueuse. Elle ne présumait pas savoir ce que la personne allait dire, pourrait ou devrait dire, elle leur laissait toujours la parole, et cela aussi lui permettait d'établir un contact très profond avec les gens, qui se sentaient en pleine sécurité dans cette proximité avec elle.

 

YVONNE A PROPOS DE S. DE SHAZER

 

Insoo le décrivait comme un génie créatif. Comme elle, je pense qu'il était sans aucun doute un génie créatif. Je dirais que, de plusieurs façons,

Insoo était sa source d'inspiration.

Comme je l'ai déjà dit, un mois avant sa mort, il m'a dit : "Tu sais, j'ai passé

une grande partie de ma carrière à restituer une fidèle description de ce fait

Insoo en thérapie, j'ai essayé de le rendre le plus clair possible afin que

d'autres puissent le reproduire. Et je pense que j'ai finalement réussi à le faire."

Je pense qu'ils étaient tous les deux une combinaison spectaculaire de

créativité, de compassion, de rigueur intellectuelle et de précision... et je pense qu'ils nous ont légué un magnifique cadeau en nous transmettant cette approche.

 

Je dirais que je suis quelqu'un qui continue à être leur élève, et je continue à

à apprécier de lire, de penser et d'explorer certaines des idées qu'ils nous ont

transmises. J'y prends un grand plaisir.

 

A PROPOS DE L'HYPNOSE ERICKSONNIENNE ET DE L'APPROCHE SOLUTIONNISTE

 

Parfois, je me dis que c'est comme jouer la même mélodie dans des tonalités

différentes...

...et parce que j'ai appris l'approche éricksonnienne depuis le début des

années 70 et l'approche solutionniste (ou ce que ça allait devenir) à partir du

début des années 80, je les ai en quelque sorte apprises simultanément, si bien

qu'elles me semblaient très imbriquées. Je n'ai jamais eu l'impression

de devoir choisir l'une ou l'autre. Chacune peut être décrite en utilisant les

termes de l'autre.

Une bonne thérapie solutionniste ressemble parfois à une transe

hypnotique car on invite le client à décrire ses espoirs et ses rêves... et

pour répondre à certaines questions, on les interroge sur le futur, si bien qu'ils

mettent en suspens  leur sens de la présence à la vie quotidienne réelle, ce

qui ressemble fort à une transe... Peut-être qu'il est parfois plus facile de

faire une transe hypnotique mais...

...peut-être que la croisée entre l'hypnose et les thérapies solutionnistes

est le concept de Rossi et d'Erickson de la transe quotidienne normale (common everyday trance), qui tend à un fonctionnement optimal.Je pense que la thérapie solutionniste rejoint l'hypnose à ce point précis, c'est comme cela que je perçois la relationion entre les deux.


 

 

 

 

 

 

—————

Précédent


Contact

Christian Le Bras

21, rue Piere Brossolette
29800 - Landerneau


00 33 (0)2 98213059
06 32 29 07 10